La culture du riz… De la rizière à l’assiette!
Cela vous intéresse d’en savoir plus?
Venez avec moi, je vous emmène à bord de mon Jeepney à la découverte des rizières en terrasse 🙂
Certains sites sont plus connus que d’autres, Banaue, Batad et Bangaan étant certainement les points phares. Les rizières (âgées de plus de 2000 ans et construites par les Ifugaos jadis chasseurs de têtes) s’étendent sur 10 000 km2 à une altitude d’environ 1500 mètres, et le riz cultivé dans les rizières en terrasses de la province d’Ifugao est biologique.
Pas de danger aujourd’hui, les descendants des Ifugaos n’utilisent leur lance que pour la photo 🙂
En plus d’être bio, la culture du riz bénéficie des eaux de la forêt tropicale en amont, l’irrigation a été mise en place par des systèmes astucieux de canaux et d’eau accumulée dans les bassins qui constituent les terrasses.
Selon la saison les rizières sont plus ou moins inondées, mais c’est entre février et mai que le spectacle visuel est le plus intéressant. Je vous propose donc une balade au coeur des rizières philippines pour comprendre le travail fabuleux de ces hommes et femmes de la Cordillère.
La grandeur et l’ampleur des cultures perchées en altitude offrent des paysages magiques, des amphithéâtres verdoyants parfaitement dessinés, un panorama époustouflant!
Le riz nécessite beaucoup d’eau et la gestion des canaux et l’agencement des terres est primordial ; ici tout est fait à la main, aucun engin mécanique n’accède aux rizières et le niveau d’eau doit rester exactement le même sur toute la surface de la parcelle avec un niveau qui s’élève en même temps que la tige de la plante. Les travaux de terrassement et d’entretien régulier des murets se fait exclusivement à la main, c’est généralement le travail des hommes.
Pendant les travaux de préparation des parcelles, les jeunes plants germent dans des platebandes de semence (on les reconnait à leur couleur vert tendre). Lorsqu’ils atteignent une taille suffisante, ils sont déterrés puis transplantés un à un dans les rizières minutieusement préparées. Cette fois, c’est le travail des femmes, tout comme le désherbage.
Pendant la phase de croissance, les rizières nécessitent un entretien constant, tel l’arrachage minutieux des mauvaises herbes; il est indispensable aussi de faire la chasse aux prédateurs tels les vers, les escargots, puis plus tard les oiseaux lorsque le riz commence à murir.
En quelques mois, les plants auront grossi et les panicules pourront être coupées à la faucille.
S’ensuit une phase de séchage au soleil ou dans des greniers, en haut des huttes qui servent d’habitations aux familles dans la Cordillère.
Plus tard, le riz sera égrainé à la main – la céréale prend alors le nom de « riz Paddy » , puis débarrassé de son enveloppe externe (appelé glumelle) à l’aide d’un mortier et d’un pilon … non non ce n’est pas une démo pour les touristes, ici c’est vraiment fait de manière artisanale et toujours sans aucune machine!
J’ai égrainé puis pilé du riz qui avait été récolté l’été dernier puis mis à sécher, et je peux vous dire que rien que ça c’est physique, ça vaut une bonne séance à la Salle de Fitness ^_^
La phase de nettoyage ensuite… Les grains et leurs enveloppes sont placés dans un grand panier et par un mouvement brusque mais précis, on projette vers le haut. Les enveloppes légères et les impuretés sont emportées par le vent tandis que les grains plus lourds retombent sur le plateau. L’opération doit être poursuivie jusqu’à la disparition complète des enveloppes… Je ne me suis pas risquée, pas sûre qu’il soit resté beaucoup de riz dans le plateau 😉
Selon le résultat, on peut repasser un coup au mortier/pilon… et voilà le travail:
Un joli riz rouge, complet, riche en fibres et en micronutriments
Ces quelques jours dans les rizières qui épousent parfaitement les courbes des montagnes resteront un moment fort de notre voyage aux Philippines. Des liens étroits entre les Hommes et l’environnement, entre la culture et la nature , des paysages culturels façonnés à la perfection que l’on ne cesse de contempler… c’est juste magique!
A savoir que ces paysages se méritent… Dix bonnes heures de bus de nuit au départ de Manille, c’est le seul moyen pour rejoindre ces rizières!
Après la visite des rizières, un guide vous emmènera par des sentiers escarpés à la découverte des villages reculés et typiques de la Cordillère.
Qui dit Cordillère dit aussi escaliers interminables avec des marches qui font 40 cm de haut…
… et passages de ponts qui n’ont pas l’air trop solides…
Les habitations traditionnelles des tribus Ifugao sont des huttes surélevées comprenant une seule pièce pour toute la famille. On y accède par une échelle, tandis que toutes sortes d’animaux vivent en parfaite harmonie au pied des huttes : coqs, poules, canards, chiens, chats, cochons…
Suspendre des mâchoires de cochon sous son toit est un symbole de richesse, alors plus il y en a, plus on est riche…
Les combats de coqs sont fréquents aux Philippines : on peut voir leur entrainement dans les villages:
Les hôtels dans la Cordillère sont traditionnels et typiques, à l’image des huttes proposées par notre hôtel.
Puis chemin inverse pour rejoindre Manille et après une nuit passée dans le bus, un endroit confortable pour se reposer est fortement apprécié : c’est au Shangri-La , dans le quartier de Makati que nous décidons de nous poser 😉
J’y retrouve Gilles Galli et Romain Renard, dignes ambassadeurs de la gastronomie française au sein de cet établissement prestigieux:
Cinq restaurants au Shangri-La, 120 cuisiniers, jusqu’à 1500 couverts par jour avec des salles immenses qui peuvent être réservées pour des banquets lors d’événements internationaux… les cuisines s’étendent sur des centaines de m²!
Une cave avec des bouteilles exceptionnelles:
Services traditionnels ou buffets immenses, le choix est vaste!
Notre voyage aux Philippines se termine, cela a été une expérience fabuleuse hors des sentiers battus!
Si cela vous a donné envie d’y aller, je peux encore vous donner l’adresse d’une maison qui propose une chambre d’hôtes avec une vue imprenable dans la Cordillère 🙂
Superbe, majestueux, de quoi nous donner l’envie d’en consommer davantage mais bien ou plus conscients de l’exigence de sa culture (« Fruit de la terre et du travail des hommes », disait un gros livre en 2 tomes bien connu….). Merci Chantal !
merci pour ce joli voyage dans les rizières!
quel contraste entre les cabanes des villages et le luxe de l’hôtel SANGRI -LA ! Dans les deux sens le dépaysement est total…. en tous les cas on ne regardera plus notre paquet de riz avec le même oeil…
Magnifique, extraordinaire, ces rizières…quelle merveille…et des rencontres humaines inoubliables sans aucun doute…et allez, je suis sûr que tu as préféré ta hutte à la chambre du Shangri-La ! ^_^
Disons que c’est très différent ;-))) Bon WE Buu-Thang!
Merveilleux voyage Chantal, merci de nous faire partager ces instants de bonheur intense. Je vous envie et j’aimerai bien visiter ce superbe pays. Merci encore .
Super!
Pas seulement aux Philippines, les rizières en terrasse magnifiques sont aussi présentées au Vietnam! (à Sapa, à Ha Giang, à Pu Luông).
Ça vaut le coup 😉